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Réflexion sur le voyage à cheval

Extrait de Klaus Ferdinad Hempfling

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Avant-propos

Le pied est souvent accusé d'être le point faible du cheval.
C'est une merveilleuse mécanique qui assure des fonctions d'amortissement.
« Pas de pied, pas de cheval »
Qu'y a-t-il dans cette boîte de corne ?
L'observation est le meilleur moyen pour comprendre l'anatomie.
Le poids supporté par les trois membres d'un cheval au repos est de 150 kg pour chaque antérieur et 200 kg pour le postérieur à l'appui et c'est en tonnes que l'on s'exprime lors de la réception d'un obstacle.
Les chairs à l'intérieur du pied sont protégées par une enveloppe de corne : le sabot.
Cette corne est insensible, comme nos ongles.
Le sabot s'allonge environ de 0.6 cm à 1 cm par mois. Il faut donc environ 9 à 12 mois pour que toute la corne du sabot soit renouvelée.
La croissance est plus rapide si le cheval travaille en terrain dur et dans un climat humide.
Une bonne alimentation aide à la reconstitution de la corne. Acides aminés soufrés (AAS : méthionine et cystéine) associés au Zn, Cu, Vit.A et H participent activement à la synthèse de la kératine.

 

Structure externe du pied

Le sabot est une enveloppe cornée qui protège les tissus sensibles du pied et la 3ème phalange.
Ils présentent des formes diverses résultant des influences héréditaires ou fonctionnelles.
Sa nutrition est assurée par le derme formant le podophylle.

 

La paroi ou muraille

C'est la partie visible du sabot lorsque le pied est posé. Elle contient environ 25% d'eau. Elle a la forme générale de la face antérieure de l'os du pied.
En arrière, elle est repliée en dedans et en avant pour former les barres qu'encadrent la fourchette.
Les feuillets du pododerme de la paroi ne forment qu'une couche de corne mince, recouverte par une couche protectrice épaisse surmontée du périople.
La couche protectrice et le périople sont formés par le pododerme de la couronne et du bourrelet périoplique. C'est un épithélium corné constitué de 3 couches :
1.- la couche superficielle qui est formée par le périople et le périonyx (protège la paroi de l'évaporation) 2.- la couche moyenne C'est la couche la plus dense. Elle renferme les pigments.
3.- la couche profonde - tissu kéraphylleux C'est la couche lamellaire ou kéraphylle qui constitue l'épiderme lamellaire du sabot

 

La paroi pousse donc d'environ 6 mm par mois à partir du bourrelet principal ou périoplique, union du chorion périoplique et du chorion choronaire, tout autour de la couronne.
L'accroissement de la corne est appelée l'avalure.
Dans les climats froids, en hiver ou dans les climats secs, la croissance est plus lente.
Les variations de la formation de corne sont en rapport avec l'intensité de l'irrigation sanguine.
Elles se traduisent par la formation d'un cercle sur la paroi.

 

L'épaisseur de la paroi décroît progressivement depuis la pince jusqu'aux talons.
Les zones les plus rigides et par conséquent les plus résistantes sont la pince et les arcs boutants où la paroi se retourne pour former les barres.
La finesse de la paroi en quartiers et surtout en talons lui confère une certaine élasticité.

 

La paroi est divisée en 4 régions

la pince
les mamelles
les quartiers
les talons ou arcs boutants

L'obliquité, la direction et l'épaisseur de la paroi varient suivant les pieds.

 

La face plantaire

La sole

Elle forme la surface palmaire ou plantaire. Elle est constituée d'environ 33% d'eau. La sole ne devrait pas être à l'appui car, au contact du sol, elle subit souvent des contusions (bleimes). Elle est convexe à l'intérieur, en forme de clé de voûte pour résister aux pressions. Cette corne est moins dure que la paroi mais assez résistante pour protéger la surface solaire du tissu velouté et de la 3ème phalange qu'elle recouvre.

La portion de la sole contenue entre la paroi et les barres est appelée l'angle de la sole et c'est la localisation des seimes en talon.
La ligne d'union ou sillon entre la paroi et la sole se nomme sillon circulaire ou ligne blanche.
Si la sole est sensible, il faut examiner celle-ci à l'aide d'une pince exploratrice afin de situer le mal éventuel :
Sole entière douloureuse, il faut penser à : une fourbure une fracture de la 3ème phalange une pododermite diffuse (inflammation de la boîte cornée)
Un point précis de la sole est douloureux, il faut penser à :
une bleime
un clou de rue
une maladie naviculaire
une contusion de la sole

 

La fourchette

C'est une masse de corne élastique à deux branches qui s'allonge en pointe vers la pince, comme un V allongé jusqu'au ¾ du pied. Elle occupe l'espace situé entre les barres et la sole.
Elle contient environ 50% d'eau.
Elle recouvre le coussinet plantaire qui remplit d'autant mieux son rôle d'amortisseur lorsque la fourchette porte à l'appui. Ses branches forment deux lacunes latérales et une lacune médiane qui s'unissent vers l'arrière en talon par l'intermédiaire des glomes.

La fourchette se divise en 3 parties :
l'apex (extrémité antérieure)
la base (portion postérieure)
l'épine (crête centrale de la surface interne)

La sole et la fourchette forment le plancher du sabot.
La corne de la sole et de la fourchette est sécrétée par la chair veloutée.
Sa croissance n'a lieu qu'en épaisseur. Elle est filandreuse, flexible, élastique.
Les talons et la fourchette s'écartent lorsque le pied vient en appui sur le sol.

Le bourrelet périoplique ou périople ou bourrelet principal
C'est une mince bande de corne molle et souple autour de la couronne qui s'étend sur la partie supérieure de la paroi. Il sécrète un vernis qui protège la muraille du dessèchement et de l'excès d'humidité.
La corne sécrétée par le bourrelet principal, pousse en étroite jonction avec ces membranes de chair feuilletée et veloutée.

 

Structure interne du pied

Les parties intérieures du pied et du sabot constituent des organes extrêmement sensibles qui influencent les allures du cheval.

 

Les os du pied

L'os du pied (3ème phalange)

Il forme l'articulation du pied avec la 2ème phalange. Il sert de base de soutien au pied et donne sa forme au sabot. Il est concave en dessous pour répartir les charges reçues sur la partie convexe de la sole.

L'os de la couronne (2ème phalange)

C'est un os très court qui est dans le prolongement de l'os du paturon (1ère phalange).

L'os naviculaire ou petit sésamoïde ou sésamoïde distal

C'est un petit os allongé qui se situe entre l'articulation des 2ème et 3ème phalanges, sur la partie postérieure.
Il agit sur le tendon perforant au moment où les articulations jouent entre elles à la pose du pied, en augmentant la tension du tendon et en freinant la descente de la 3ème phalange au fond de la boîte cornée.
Il est soutenu par le tendon fléchisseur qui le sangle par derrière et par-dessous et il est lubrifié par la synovie produite par la synoviale articulaire. Malgré sa petite taille, l'os naviculaire est très important et la moindre lésion engendre des troubles locomoteurs.

Cette articulation est très mobile.
L'os du pied, l'os naviculaire et l'os de la couronne sont entourés de cartilages, reliés par des ligaments et consolidés par des tendons.

Les tissus mous

Les fibro-cartilages complémentaires de la 3ème phalange ou cartilages ungulaires

Le fibro-cartilage complémentaire ou latéral forme une aile de chaque côté de la 3ème phalange.
Ce sont deux lames d'un tissu élastique et résistant qui continuent l'os du pied en arrière en remontant sur les côtés. L'ossification de ces cartilages complémentaires formes cartilagineuses.

Le coussinet plantaire ou digital

Il se trouve entre les fibro-cartilages, en arrière et en dessous du tendon fléchisseur. Il forme également les bulbes des talons.
C'est un tissu élastique qui se comprime pour amortir les chocs du pied sur le sol.
Cartilages et coussinet plantaires entrent dans l'appareil d'amortissement propre du pied.

Les chairs du pied

Le chorion (couche dermique du pied) ou tissu kéraphylleux

C'est un tissu vascularisé qui assure la nutrition du pied en différentes parties.
Cette couche lamellaire contient environ 600 lames primaires et chacune de ces lames porte environ 100 lames secondaires. Ces lames sont formées par un assemblage de millions de petites "pailles" collées les unes aux autres. Chacune des "pailles" est constituée de protéines en spirales.
Toute la vie du cheval, ces protéines sont synthétisées et assemblées au niveau du bourrelet coronaire de façon continue.
Les "pailles" s'allongent donc, chaque mois de 6 à 8 mm environ.

Le tissu kéraphylleux est divisé en 5 parties :

Chorion périoplique

Fine bandelette située dans le sillon périoplique qui se trouve au-dessus du bord supérieur de la paroi.

Chorion de la couronne

Forme avec le chorion périoplique un épais bourrelet qui occupe le sillon de la couronne. Il est très vascularisé.

Chorion pariétal ou podophylle ou chair feuilletée

Rattachée à la surface dorsale de la 3ème phalange, la chair feuilletée, constituée d'innombrables lames verticales réparties sur tout son pourtour, unit les parties vivantes à la corne. Sur le dessous se trouve la chair veloutée.

Chorion de la sole ou tissu ou chair veloutée

Elle est constituée d'une infinité de petits cônes, tapissant la face intérieure de la 3ème phalange et du coussinet plantaire situé sous la sole.

Chorion de la fourchette

Assure la nutrition et la croissance de la fourchette.

 

Fonctionnement du pied

Lorsque le pied touche le sol, les talons s'écartent, donc la fonction d'amortissement du pied ne peut se réaliser sans une parfaite élasticité du sabot et des fibro-cartilages complémentaires ainsi que de la fourchette.

La solidité est assurée par l'intégrité du tissu osseux des phalanges, la rectitude de leurs aplombs et la parfaite soudure, par l'intermédiaire de la chair feuilletée, de la 3ème phalange et de la boîte cornée.
Un pied sain ne saurait être fonctionnel que s'il repose correctement au sol, c'est-à-dire d'aplomb.
Quand le pied touche le sol, une partie du sang circulant dans le pied est contenue par la pression qu'exercent les fibro-cartilages. Ce sang constitue un coussin et contribue aussi à l'amortissement des chocs.

Biomécanique du pied :

L'os du pied, sous le poids du corps, bascule vers le bas et l'arrière, entraînant dans ce mouvement la partie antérieure du sabot auquel il est soudé, et écrase le coussinet plantaire et la fourchette.
Le coussinet se trouve ainsi coincé entre la fourchette et le sol vers le bas, le tendon fléchisseur, l'os du pied vers le haut.
Le pied s'écarte donc sur les côtés en poussant les fibro-cartilages contre la paroi qui suivra, ainsi que les talons.
La fourchette se déforme et son épine comprime le coussinet digital qui s'élargit sur les côtés et pousse contre les cartilages ongulaires de la 3ème phalange.
Ces cartilages jouent le rôle de pompe et envoient le reste du sang dans le membre.
Si les cartilages ne sont pas sains, ils perdent leur élasticité et ne remplissent plus correctement leur fonction et le cheval s'expose à des commotions, à une circulation de retour insuffisante engorgement des membres.

Le pied est un centre d'amortissement et de neutralisation des chocs et pressions.
Au moment du poser, les pressions accumulées sur l'os du pied et l'os naviculaire tendent à les enfoncer dans le sabot et à abaisser le coussinet plantaire, la fourchette et la sole.
Le coussinet plantaire pressé entre les os et la fourchette se trouve aplati et élargi. Il pousse latéralement contre les cartilages et provoque l'élargissement du sabot dans sa partie arrière principalement. Ce mouvement est limité à quelques millimètres.

L'appui au sol de la fourchette est déterminant.

Lorsque la fourchette n'est pas à l'appui, elle s'affaisse légèrement, le coussinet n'est plus suffisamment écrasé pour remplir son rôle qui devient alors quasi inexistant.

Conditions nécessaires au rôle d'amortisseur du pied :

L'écartement des talons (c'est pourquoi il n'y a pas de clou au dernier tiers du fer)
La souplesse des fibro-cartilages et de la corne
L'appui d'une fourchette saine au sol
Si l'une de ces trois conditions n'était pas remplie, tous ces efforts auraient lieu à l'intérieur du pied en laissant les surfaces osseuses s'entrechoquer. Par souffrance, les allures deviennent piquées, la circulation sanguine, par absence d'effet de pompe, est ralentie, la fourchette se retracte et remonte vers le haut du pied, les talons se resserrent et la sole devient de plus en plus concave.
Si les chocs sont trop brutaux (sur une piste dure), les vibrations des pieds et des phalanges provoquent de l'ostéo-arthrite et des tendinites.
Pendant la phase de soutien, la répartition des forces d'appui sur la face solaire du sabot n'est pas uniforme.
La paroi du sabot qui repose sur le fer, supporte la majorité des efforts, la fourchette et la sole n'assurant qu'une faible part de cette fonction.
Dès l'impact du pied sur le sol, les talons et les quartiers sont davantage chargés (60%) que les mamelles et la pince.
Un pied fuyant (angle du pied très inférieur à 55°) sera en surcharge en talon (70% de la charge et plus) ce qui favorisera les lésions.


La partie médiane du sabot supporte davantage d'efforts que le côté. A l'intérieur du sabot, la 3ème phalange est normalement maintenue par trois forces qui s'équilibrent :
1.la suspension à la paroi par l'adhérence dermo-épidermale
2.la tension du tendon fléchisseur profond
3.l'appui dorsal de la 2ème phalange

L'expansion des talons

Au cours de la phase d'appui, au moment de la descente du boulet, la force verticale du poids du corps est transmise aux deux tiers postérieurs du sabot.


Le coussinet plantaire, formé d'un tissu fibro-adipeux très irrigué, reçoit cette force et la distribue à l'ensemble de la sole. Celle-ci, grâce à sa structure concave renforcée par les armatures des barres, transforme alors la poussée verticale en pression horizontale sur les cartilages complémentaires.
La fourchette qui est la structure la plus molle du pied, se déplie, permettant l'expansion latérale des talons.
Dès que l'appui cesse, les talons se resserrent à nouveau grâce aux propriétés d'élasticité de la corne, de la fourchette et des cartilages complémentaires.
Ces mouvements d'expansion et de contraction du coussinet plantaire et des parois assurent un brassage de sang et activent la circulation du membre.
Si le terrain est mou, la fourchette vient en contact avec le sol à chaque foulée sans que cela pose de problème.
Par contre, si le terrain est dur, cela n'est pas souhaitable car :
la corne qui recouvre la fourchette est très tendre et à tendance à s'échauffer rapidement. quand la fourchette prend fortement appui sur le sol, les structures internes du pied, en particulier l'os naviculaire, se trouvent prises en sandwich entre la poussée verticale venant du dessus et le sol en dessous. Elles sont, en conséquence, soumises à de très fortes pressions.

Au poser, le pied s'écarte un peu au niveau des quartiers et beaucoup au niveau des talons. C'est pour ne pas empêcher cet écartement que l'on ne broche jamais un fer à l'arrière.

L'appui de la fourchette au sol est essentiel pour que le pied puisse jouer son rôle d'amortisseur.

 

Enlever et remettre un fer

Dérivez les clous

Avec la lame d’un vieux rogne-pied et d’une mailloche, dépliez les clous. Pour pouvoir retirer plus facilement le fer. Coupez le bout du clou qui dépasse et éventuellement retirez-les avec un arrache-clous. Soulevez les branches du fer Prendre un talon du fer avec la tricoise, en ayant les mâchoires de la pince entre le fer et le sabot.
Serrez et le fer se soulève. Recommencez avec l’autre branche du fer.

Retirez les clous

Plaquez à nouveau le fer sur le sabot, quelques clous dépassent alors. Les retirer avec la tricoise. Recommencez en soulevant le fer plus près de la pince. Les clous seront retirés ainsi progressivement. Ou plus simplement, utilisez l’arrache-clous.

Retirez le fer

Quand la majorité des clous sont retirés, retirez le fer avec la tricoise en tirant près de la pince. Attention à ne pas exercer de traction latérale sur le pied pour ne pas abîmer les ligaments.
Vérifiez que tous les clous ont bien été retirés.

Posez les clous

Fixez le fer à l’aide de clous. En général on met quatre clous côté extérieur et trois côté intérieur.
On commence par les clous côté pince. Dès qu’un clou est broché, on plaque sa pointe contre le sabot, pour que le cheval ne puisse se blesser. Attention au sens du grain d’orge, pour que le clou parte vers l’extérieur et non dans les chairs du pied.

Finition

Les clous doivent ressortir au tiers de la paroi. Avec la tricoise rabattre les clous à moitié, couper la pointe, les replier complètement, achever en tapant avec la mailloche et la tricoise contre la pointe.

 
   

   © 2006 Serge Bonnier • Mail